Je devais avoir à peu près 7 ans lorsqu’un démarcheur frappe à la porte de notre appartement familial et cette fois ce n’est ni un rempailleur de chaise ou un vendeur d’encyclopédies, sa mallette contient des morceaux de béton ! Plutôt insolite n’est ce pas ? Seulement voila, ces vulgaires « cailloux » ne viennent pas de n’importe ou. Il s’agit de morceaux du mur de Berlin qui symbolisent la division entre les blocs capitalistes et soviétiques.

Ce n’est que plus tard que je comprendrais la dimension historique associée à la chute du bloc soviétique mais je me souviens encore de ce morceaux d’histoire teinté de graffitis rouges qui est resté pendant longtemps sur la bibliothèque du salon. Cet épisode personnel couplé à mes cours d’histoire sur la puissance et la chute du régime à la faucille et au marteau sont probablement à l’origine de ce voyage. Voir de mes propres yeux les statues de Lénine devant les grandes usines du régime, découvrir les reliques des dictatures communistes qui ont aujourd’hui laissé place au capitalisme, ressentir toute la puissance de l’idéologie communiste au travers des capacités de production de l’époque sont autant de motivations pour visiter le Kazakhstan.

Mais vous l’aurez compris la dimension historique du pays passe en second plan dans ce voyage, il s’agit bien d’un voyage ornitho et l’espoir de trouver sur les statues de Lénine un étourneau roselin ou une buse féroce est bien la. Alors tout d’abord pourquoi le Kazakhstan ? Et bien d’abord parce que ce pays est un lieu de passage migratoire important et la diversité des paysages rencontrés est prometteuse, dans sa bordure sud, la chaîne de montagne du Tien Shan surplombe une steppe immense faite de prairies et déserts, les parcs naturels n’ont rien a envier à ceux de Californie (dunes de sables, canyons encaissés, …). Et en plus le Kazakhstan est le pays d’asie centrale le plus propice au voyage (pas besoin de visas par exemple).

Lors de la préparation, nous nous sommes longtemps posé la question: partir avec une agence de voyage ou bien se débrouiller par nous même, nous avons finalement opté pour la deuxième option … et sans regrets. Alors voici dans un premier temps quelques informations pratiques pour la préparation du voyage:

  • Avion: Turkish Airlines au départ de Paris, destination Almaty escale à Istambul pour la modique somme de 330 euros,
  • Voiture: Location avec la compagnie Caspian Rent a Car environ 1000 euros pour un Mitsubishi Pajero 5 places sur 10 jours (un SUV est indispensable pour aller dans les pistes et rouler sur les routes en plus ou moins bon état),
  • Hébergements: pour les grandes villes: booking.com ou sinon directement sur place, à Topar : pas d’hôtels donc logement directement chez l’habitant … en y allant au culot ça marche !
  • Téléphone: option Sosh à 25 euros pour 15 minutes de communication: la couverture dans le pays est très bonne,
  • Langue: Prévoyez à minima un petit livre Francais/Russe ou Francais/Kazhake. En effet, très peu de personne parle anglais ce qui rend la communication parfois très compliquée,
  • Parcs naturels: pour la visite des parcs d’Altyn Emel et Akhsu Zhabagly, il est obligatoire d’être accompagné par un guide, pour Altyn Emel il est possible de s’adresser directement aux responsables du parc (voir chapitre associé), pour Akhsu nous sommes passé par Svetlana Baskakova baskakova2008@mail.ru, guide russe qui parle angais et qui assure également l’hebergement chez l’habitant,
  • Guide ornitho généraliste pour l’asie centrale: Birds Of Central Asia,
  • Un autre guide plus spécialisé: The New Birds Of Kazakhstan d’Arrend Wassink,
  • Guide de voyage: pas de guide spécifique pour avoir les lieux d’intérets ornitho mais un très bon livre édité par Bird Life International > TBD (informations également disponibles sur le site internet des IBA et dont voici un extrait au format pdf) et aussi beaucoup de compte rendus de voyages sur cloudbirders.com,
  • Cartes routières: une carte routière achetée au préalable sur amazon et une autre plus détaillée que nous trouverons sur place,

Nous avons choisi de visiter la partie sud est du pays, à l’origine nous avions pour idée de partir visiter la région de Korgalzyn aux alentours de la capitale Astana mais après avoir lu quelques compte rendus nous nous sommes rendu compte que la diversité des paysages et des espèces était probablement plus importante dans le sud du pays.

Voici l’itinéraire que nous avons suivi et que je vais détailler dans cet article:

Notre voyage commence par un spot situé au sud d’Almaty dans la montagne du Tien Shan. Le « spot » est identifié « Big Almaty Gorge » dans le livre de Bird Life International et se situe dans le parc national « Ile Alatau ».

Big Almaty Lake, Le bec d’Ibis tibétain est présent en couple
Big Almaty Lake, Le bec d’Ibis tibétain est présent en couple
L’observation d’un Rougequeue à front bleu nous fait réaliser que nous avons changé de continent …

Depuis Almaty une route de montagne permet d’accéder rapidement à l’entrée du Parc naturel Ile Alatau. Le long de la route, plusieurs arrêts nous permettent d’observer un Cincle Plongeur, un groupe de Serin à front d’or picore au bord de la route, alors qu’une grive musicienne nous surprend par sa taille. Une autre espèce au comportement familier nous interpelle, il s’agit bien d’un rougequeue mais ses couleurs sont très éloignés de nos rougequeue européens, après un peu de recherche dans le guide, nous identifions le Rougequeue à front bleu. Ça y est nous y sommes ! l’Asie centrale commence à nous révéler ses espèces et nous réalisons enfin que l’Europe est loin derrière nous.A la lecture du guide des IBA (Important Birds Area) nous avions relevé la présence d’un couple nicheur du Bec d’Ibis Tibétain au « Big Almaty Lake ». Le sud est du Kazakhstan constitue la limite la plus occidentale de son aire de répartition. Il s’agit d’un oiseau de montagne qui à colonisé l’ensemble des grandes chaines d’Asie centrale. Sans grand espoir d’arriver à observer cette espèce subtile et peu commune, nous arrivons en bordure du lac. Après quelques minutes d’observation, un couple de Tadorne Casarca apparaît au loin, une Buse Féroce accompagnée d’un Épervier d’Europe sont également présents. Proche de nous, beaucoup de passereaux s’agitent dont la Bergeronnette printanière et le Rougequeue d’Eversmann. Puis, un inconnu se pointe en bordure du lac, sa taille et la forme de son bec nous font d’abord penser au Courlis Cendré mais une fois la longue vue déployée, aucun doute possible il s’agit bien du Bec d’Ibis Tibétain, un savant mélange entre un Ibis et un Courlis … et des couleurs sortis d’un autre monde … l’Asie Centrale. Les deux individus sont bien présents et il est fort à parier que le nid du couple se situe non loin de la. Un contrôle d’identité plus tard (la zone est frontalière avec le Kirghizistan), nous repartons en direction d’Almaty puis vers les lacs de Sorbulak.

Sorbulak

Sur le trajet du lac nous découvrons les plaines des alentours d’Almaty, en cette période propice du mois de mai, les prairies sauvages sont en fleur, le rouge des coquelicots s’étend à perte de vue. De nombreux Rolliers d’Europe et Faucons Crécerelle trouvent dans ces prairies toute l’alimentation dont ils ont besoin.

Les champs de coquelicots dévoilent un rouge vif à perte de vue
Les champs de coquelicots dévoilent un rouge vif à perte de vue

Depuis Almaty, le complexe de lacs de Sorbulak peut s’atteindre soit par la route de Kapshagai ou bien via la M36. Nous choisissons de partir vers l’ouest pour aller vers le plus grand lac de la zone.

Nous ne nous sommes pas trompés, les Pélicans Blancs (100) sont bien présents, en compagnie de très nombreuses Sarcelles d’Eté (60). Sur les rives du lac, toutes les espèces de canard sont présentes Canard chipeau (2), Canard colvert (10), Canard pilet (2), et Canard souchet (10). Toujours dans l’eau, Cygne tuberculé (5), Foulque macroule (20), Fuligule milouin (1), Grèbe huppé (20), Héron cendré (1), Huîtrier pie (2), Mouette pygmée (2), Mouette rieuse (100), Nette rousse (2), Sarcelle d’hiver (2), Tadorne casarca (30), Tadorne de Belon (20) et Chevalier arlequin (10) sont représentés en nombre. Une piste permet de longer le lac par le sud, nous faisons halte dans une zone boisée et au loin nous découvrons le dortoir de pélicans. Ils sont installés sur une île minuscule du lac et à longue vue la couleur blanche des pélicans se mêle à merveille avec le noir des Grands Cormorans (150). Cette réserve de nourriture attire évidemment les prédateurs, un Pygargue à queue blanche est posté proche des pélicans alors que Aigle botté (1), Faucon crécerelle (2), Faucon hobereau (2) et Buse féroce (1) rodent également. A noter la présence d’une belle colonie de Corbeau Freux (150) toujours dans ce bosquet. Nous reverrons cette espèce très régulièrement durant le voyage. Nous dépassons le lac, l’eau laisse place à la steppe et aux prairies, sur le chemin Alouette calandre (1), notre premier Bruant à cou gris (1) et Rollier d’Europe (5). L’un d’eux se laisse approcher à quelques mètres, il reste sous le feu des projecteurs durant plusieurs minutes.

Discret et furtif, nous découvrons une nouvelle espèce le bruant à cou gris
Discret et furtif, nous découvrons une nouvelle espèce le bruant à cou gris
Le Rollier d’Europe se laisse approcher ..
Le Rollier d’Europe se laisse approcher ..

Kapshagai Canyon

Aucun guide ne vous indiquera ce spot, il se mérite !
Aucun guide ne vous indiquera ce spot, il se mérite !

Nous passons notre première nuit à l’Hotel Victoria de Kapshagaï, pour pouvoir se rendre dès le lendemain dans le Canyon portant le nom de cette ville.

Aucun guide ne décrit précisément cette zone, et c’est d’ailleurs le cas pour la plupart des endroits que nous visitons. Les cartes google maps enregistrés sur le smartphone nous serons d’un grand secours pour établir notre itinéraire. Dans tous les cas, prévoyez un bon 4×4 pour s’engouffrer dans ce canyon. Nous prenons le parti de quitter la route principale entre Almaty et Kapshagay en prenant sur la gauche. Dès que nous entrons dans cette zone de steppes, nous retrouvons un oiseau au combien sympathique qui ne quitte que rarement nos voyages, le traquet motteux est bien présent avec une forte densité. Coucou gristarier pâtre et Huppe fascié peuplent également le « bush ». Les Hirondelles rustiques colonisent les nombreux talus de terre sableuses. Notre route nous amène sur un spot qui domine la rivière et offre une vue imprenable sur le canyon, de nombreux rapaces utilisent les thermiques environnants, vautour percnoptèremilan noir et buse féroce nous passe juste au dessus, un peu plus loin dans le canyon, un aigle royal virevolte au dessus des falaises. Le Monticole merle-de-roche est dans son milieu et l’avifaune propre aux zones désertiques est bien représentée: Tourterelle orientale (1), Traquet à tête blanche (2), Traquet motteux (10). Les tortues de terre nous obligent à nous arrêter pour les déplacer en bord de route et éviter le collision … étonnant !

Les tortues de terre sont présentes en nombre et sur la piste. Nous descendons régulièrement de la voiture pour les écarter du chemin.
Les tortues de terre sont présentes en nombre et sur la piste. Nous descendons régulièrement de la voiture pour les écarter du chemin.
Ce spot est populaire car c’est un lieu de pèlerinage bouddhiste.

Beaucoup de pistes permettent, depuis le haut du canyon de descendre sur le bord de la rivière … seulement voila peu d’entre elles sont praticables. Après plusieurs tentatives infructueuses, nous tombons sur une famille .. et incroyable le père parle anglais, il nous invite à le suivre et nous indique le chemin. Le spot sur lequel il nous amène est en fait un lieu de rassemblement familial propice au pique nique, et d’ailleurs, a peine arrivé, le bbq est déjà installé, ils nous invitent à partager leur repas … moment inoubliable au sein d’une famille Kazakhe. Le long du chemin permettant de rejoindre le fleuve un couple d‘alouette calandre ainsi qu’un un pipit rousseline se laissent photographier.

BBQ en compagnie d’une famille Kazakhe au bord de la rivière Ili.
BBQ en compagnie d’une famille Kazakhe au bord de la rivière Ili.

Une piste bien aménagée permet de longer le fleuve, nous l’empruntons direction sud, nous nous arrêtons lorsque la végétation se densifie. Les passereaux jouent à cache-cache dans les buissons … nous reconnaîtrons le pouillot de Hume et la Rémiz penduline. En face de nous une île abrite une colonie de busards cendrés. Sur le chemin du retour nous nous arrêtons au pied de quelques falaises qui affichent des traces de guano … ce jour ci aucun rapace au nid !

Une colonie de busards cendrés habite une petite île de la rivière. Sur fond de falaises les parades nuptiales vont bon train.
Une colonie de busards cendrés habite une petite île de la rivière. Sur fond de falaises les parades nuptiales vont bon train.

Nous quittons la zone par le même chemin qu’à l’aller .. un faucon hobereau plus tard, nous retrouvons l’hotel Victoria ou nous passons la nuit.

Altyn Emel et Charyn Canyon

Aigle impérial, gazelles à goitre, outardes houbara et ânes Kulan … ce sont les promesses du parc Altyn Emel
Aigle impérial, gazelles à goitre, outardes houbara et ânes Kulan … ce sont les promesses du parc Altyn Emel

Les deux journées suivantes sont consacrées à la visite du parc Altyn Emel. Pour visiter ce parc de 4600 km², il est obligatoire d’être accompagné par un guide. Le bureau touristique du parc permet à la fois de réserver l’hôtel et le guide pour la visite. Ceci dit ne comptez pas trop sur les guides pour vous aider à chercher les oiseaux, non seulement ils ne parlent pas anglais mais ils ne semblent pas non plus avoir de grosses connaissances ornithologiques. Dommage car ce n’est pas moins de 260 espèces dont 86 mammifères qui peuvent être observer dans le parc. Altyn Emel s’étend le long de la rivière Ili et seul trois parcours sont autorisés en voiture. Lors de notre visite, de récentes pluies ont rendu quelques pistes impraticables.

Dès la sortie du village de Bashi, quelques étendus d’eau situés sur le bord de la route nous interpelle, Chevalier gambette (2), Pie-grièche isabelle (1), Traquet isabelle (2) et Vanneau huppé (3) sont présents. Sur la route menant vers les dunes chantantes, une zone arborée proche d’un checkpoint abrite de nombreux passereaux. Les chants retentissent ça et la mais comme d’habitude, difficile de tout identifier, le Rossignol philomèle est bien la ainsi que les espèces suivantes: Alouette calandre (1), Bergeronnette grise (1), Fauvette babillarde (2), Hirondelle rustique (10), Huppe fasciée (1), Pie-grièche isabelle (1) et Traquet isabelle (3). Pour le reste il faudra s’améliorer sur la reconnaissance des chants. En continuant sur la piste, les dunes se dessinent au loin. Entre temps nous observons au loin une gazelle à goitre et un petit troupeau d’âne Kulan.

La combinaison du vent et du sable fait chanter les dune mais aujourd’hui l’humidité ambiante les rend muettes
La combinaison du vent et du sable fait chanter les dune mais aujourd’hui l’humidité ambiante les rend muettes

A défaut d’oiseaux il est toujours possible de se rabattre sur les reptiles.

Le parc Altyn Emel est l’hôte de quelques 260 espèces animales dont 78 mammifères.
Le parc Altyn Emel est l’hôte de quelques 260 espèces animales dont 78 mammifères.
Nous arrivons en soirée sur ce petit lac repéré sur google maps, joli trouvaille !
Nous arrivons en soirée sur ce petit lac repéré sur google maps, joli trouvaille !

Sur le trajet retour nous ramenant à Bashi, nous repérons un petit lac proche de la piste, arrêt fructueux ! toujours intéressant de trouver les points d’eau dans une zone désertique. Nous arrivons en soirée, un chemin permet de longer le lac, les canards sont présents en petit nombre mais ils sont (quasi) tous représentés, Canard colvert (1), Canard pilet (10), Canard siffleur (2), Canard souchet (1), Sarcelle d’été (2) et Sarcelle d’hiver (1). Le Tadorne Casarca est nicheur (au moins un couple avec 6 ou 8 poussins). Sur les abords Chevalier gambette (3) et Bécasseau minute (1) batifolent. Le cri du Faisan de Colchide (1) et des Foulque macroules (5) sont bien reconnaissables alors que le Rollier d’Europe (3) et le Traquet pie (1) sont sur les talus aux alentours.

Le lendemain nous empruntons la seconde route en direction de l’arbre centenaire … pas grand chose à se mettre sous la dent sur la route. Nous ne pourrons pas poursuivre la piste au delà car elle est impraticable. Nous repartons en direction du Charyn Canyon. Nous ne verrons pas l’Aigle impérial ou autres outardes .. peut être que des guides spécialisés nous auraient conduits voir ces espèces … mais à quel prix ?

La route qui mène à Charyn depuis Bashi est longue … compter au moins 3 heures.

Halte sur la route qui nous mène au Charyn canyon .. quelques heures de voiture mais des paysages splendides.
Charyn canyon n’a certainement pas l’envergure du grand canyon des Etats Unis mais il en a la beauté.
Charyn canyon n’a certainement pas l’envergure du grand canyon des Etats Unis mais il en a les couleurs.
Entrée de la réserve du « Great Canyon »

Peu d’oiseaux à se mettre sous la dent, sur le chemin, l’avifaune habituelle, faucon crécerellebuse féroce et huppe fascié. L’entrée du canyon est payante (3 euros) Dans l’enceinte du parc, deux routes peuvent être empruntées, une qui longe la falaise, l’autre qui entre dans le canyon et permet de rejoindre la rivière en contre bas. L’heure tardive et le temps orageux imposent la prudence, nous nous contentons de longer le canyon par en haut. Au loin un groupe de passereaux inconnus nous laissent perplexe! Une fois la longue vue déployée, il nous faudra quelques minutes pour identifier le Roselin de Mongolie.

Une route surplombe le canyon mais le temps est à l’orage nous repartons rapidement pour éviter le déluge

.. petite frayeur pour quitter le parc une pluie de grêlons s’abat sur nous, la piste commence à s’inonder mais l’épisode orageux sera de courte durée. Ouf ! Notre route se poursuit en direction de Topar.

Rendez -vous ici pour la deuxième partie de ce voyage ornitho au Kazakhstan.

Kazakhstan : steppes et montagnes d’Asie Centrale (partie 2/2)