Pour aller en Inde je me suis demandé ce qu’il me fallait préparer. Je me suis dit qu’un guide de voyage serait un bon début pour avoir des renseignements sur le pays, ses coutumes, les démarches administratives à remplir, les endroits à visiter, les moyens de locomotion pour se déplacer là-bas et des adresses d’hôtel.
Le Lonely planet « Inde du nord » me servira de guide. Il est assez bien fait, sauf en ce qui concerne les plans des villes, c’est un vrai casse-tête… heu chinois à déchiffrer. Le bon vieux guide du routard la prochaine fois tu prendras et que la force soit avec toi.
Après il nous faudra un billet d’avion Toulouse-Delhi. Opodo en propose à 565 euros (A/R) avec la compagnie Lufthansa. 2 escales à l’aller (Munich et Vienne), une au retour (Frankfort). C’est pas trop cher et les prestations sont correctes. Enfin le visa s’obtient auprès du consulat de l’Inde, Il coute environ 100 euros avec retour par courrier à domicile du passeport. Toutes les info sont sur ce site http://www.inde-en-ligne.com . Remplissez bien tous les documents avant de vous rendre à l’ambassade, l’attente peut être longue. Ce sera un avant-goût du voyage, car la patience est une vertu à ne pas oublier de prendre dans vos bagages et qui vous sera bien utile sur les quais de gare quand le train n’arrive pas à l’heure ou à la gare routière si le bus surchargé de monde ne peut pas vous prendre et que vous êtes obligé d’attendre le suivant. C’est aussi le charme du voyage car le temps en Inde prend une dimension différente de nos modèles occidentaux, cette dimension est à l’image du pays, vaste, changeant, animé, dense, coloré, odorant et empreint de spiritualité. En quelque sorte le temps ici n’existe plus, seule la vie est présente. Présente aussi évidemment jusque dans le plumage de nos chers amis les oiseaux.
Pour les identifier j’ai choisi le Helm Field Guide « Birds of Indian Subcontinent » Il est en Anglais et recense les 1375 espèces qui vivent dans le pays. Sur le site Avibase on trouve la liste des oiseaux du monde entier par région et la traduction dans plusieurs langues. Pour les observer j’ai pris une petite paire de jumelles Leica légère, pour les photographier un bridge Panasonic peu encombrant et performant. Pour noter mes observations, le smartphone avec son gps et l’excellente application Birding notebook créée par Jérémy et Manuel Heitz, à télécharger gratuitement sur playstore. Un gilet plein de poches pour mettre tout le matos et en route pour l’aventure
J’avais réservé un hôtel à Delhi pour le 1er jour. Le Wongden house propose comme beaucoup d’autres hôtels de venir vous chercher à l’aéroport en taxi (15 euros) et des chambres pour 10 euros la nuit. Il est bien cet hôtel situé dans le quartier tibétain de Delhi au bord de la rivière Yamuna, on retrouvera cette rivière à Agra, où elle coule à l’ombre des murs de l’imposant fort moghol d’Agra et du majestueux Taj Mahal.
LES OISEAUX DE NEW DELHI
Mon premier contact avec les oiseaux de l’Inde fut donc à Delhi en marchant le long des grandes avenues qui mènent au centre-ville. Etonnant de voir dans le ciel pollué de Delhi des milliers de milans noirs qui volent en tournoyant sur la ville et parfois regroupés dans leurs dortoirs sur de grands arbres pour passer la nuit. Il y a aussi le vol rapide des perruches à collier qui sont légions, et passent comme des flèches vertes en petit groupe au-dessus des carrefours. Il y a également des martins tristes et des martins des berges qui se disputent avec des écureuils pour le gain de quelques miettes. Des corbeaux familiers trouvent leurs pitances sur l’avenue bordée d’arbres. Des cochons que personne ne surveille, grattent le sol des petits bosquets le long de la rivière.
Dans les quartiers sud de Delhi vers le Raj Ghat et le musée Gandhi Smriti, la circulation est moins dense qu’au centre-ville. Sur les grandes avenues circulent de luxueuses voitures. Le quartier est chic et propre. il y des parcs arborés. Les oiseaux sont moins farouches qu’au milieu de la nature et se laissent photographier aisément. C’est le cas de l’épervier d’Europe du barbu à plastron rouge et du barbu à tête brune, et dans les jardins du Fort rouge, le coucou koël.
Il y a en face du fort rouge, « the charity birds hospital » un hôpital pour les oiseaux blessés ou malades, dans des bâtiments exigus et mal entretenus. Les volières sont petites et surpeuplés, il fait chaud et l’air est irrespirable. Beaucoup de perruches et de pigeons attendent une hypothétique guérison, dans un piètre état, je ressors de là, le cœur un peu retourné. Les moyens manquent c’est évident, mais cet hôpital a au moins le mérite d’exister.
JAIPUR
270 km séparent Delhi de Jaipur dans l’état du Rajastan. Il faut 6h en bus pour parcourir la distance, le prix du trajet, à peine 5 Euros. On prend le bus à la gare routière de Kashmere gate, principal carrefour des transports de la ville, y’a du monde. Evitez de prendre le métro aux heures de pointes à cette station.
Jaipur est la ville rose du Rajastan, un peu l’équivalent de notre Toulouse, sauf qu’à Toulouse il n’y a pas de singes qui essaient de chaparder les fruits sur les étals du marché. A Jaipur on peut voir des éléphants conduit par leur cornac non loin du fort d’Amber. Sur la route du fort le touk touk nous s’arrête devant le Jal Mahal, le palais des eaux, il est construit au milieu d’un lac dont le niveau de l’eau varie et les oiseaux prolifèrent sur le lac. Il y a des cormorans de Vieillot, des crabiers de Gray, des vanneaux indiens des chevaliers stagnatiles… Malgré la pollution sur les berges du lac, déchet en tout genre, plastique, la densité et la variété des oiseaux est importante
En poursuivant la route sinueuse, nous arrivons au fort d’Amber, selon la saison. Les premières difficultés pour identifier les oiseaux commencent car le lac est très poissonneux (les indiens ne pêchent pas). L’extraordinaire forteresse est perchée sur une falaise et entourée d’une muraille de 9 km de long. La zone est montagneuse et j’espère bien apercevoir ici quelques rapaces caractéristiques de la région. En montant tout en suivant les éléphants sur le chemin pavé qui mène à l’entrée du fort, j’aperçois haut dans le ciel un aigle ravisseur, il trace sa route et ne reste pas longtemps dans mes jumelles. Pendant que les éléphants chargés de touristes continuent leur ascension, je m’arrête quelques instants, attiré par le son des flutes, devant les charmeurs de serpents. Plus loin, pause-café sur la terrasse du restaurant, j’observe des singes qui se rassemblent sur les murailles. Ils guettent patiemment le moment opportun pour se jeter brusquement et avec grand fracas sur les sandwichs des touristes inattentifs, distraits par la beauté du paysage, provoquant une vive émotion dans le groupe d’Espagnols assis à la table voisine. Les serveurs semblent avoir l’habitude de ces intrusions simiesques, car ils interviennent rapidement et chassent les intrus à coup de manches à balais.
Nous restons immobiles devant notre tasse de café que les singes viennent renifler, la main sur nos sacs et nos appareils photos. Heureusement personne n’est blessé et les singes fuient à grand cris laissant tout le monde se remettre de ses émotions. La ballade continue sur les murailles du fort qui continuent de monter en suivant les crêtes, il y a un peu moins de monde sur les hauteurs, et d’autres oiseaux se laissent observer. Dans les branches épaisses d’un arbuste, un bruissement attire mon attention, je vois une silhouette ressemblant à une pie bavarde, j’attends patiemment que l’oiseau se débusque. Je n’avais encore jamais vu la Témia vagabonde avec sa tête sombre, son plumage roux ses bandes noires et blanches sur les ailes, et son bec puissant comme les celui des corbeaux. Un peu plus loin, c’est une mésange qui s’agite dans les arbres, c’est une charbonnière avec un plumage pale, elle n’a pas de jaune sur le ventre. Des perruches à collier et un faucon crècerelle nichent dans les fissures des murailles. J’observe aussi des passereaux ce sont des rouges-queues noirs. Après avoir visité la partie haute du fort, je redescend tranquillement sur le chemin de pierre qui a accumulé la chaleur du soleil. Les singes en profitent pour se prélasser en famille sur les pierres chaudes, je garde un oeuil vigilant sur leur comportement mais ma présence ne semble pas les déranger.De retour à Jaipur, je vois de ma chambre d’hôtel une couturière à longue queue s’agiter dans le feuillage du lierre grimpant, je n’ai pas le temps de lui demander de me raccommodermon pantalon que la voilà déjà partie (lol). Le lendemain, je prends le bus pour Bharatpur, en direction du célèbre Keoladeo Ghana National Park.
BHARATPUR
A Bharatpur, je loge au spoonbill hôtel pour 8 Euros la nuit, le service est impeccable, très bonne restauration, repas 2 E. et petit déjeuner servis même très tôt le matin. Demandez au patron de vous loger dans la maison à l’écart du carrefour bruyant, la résidence est beaucoup plus calme.
Le Keoladeo est une zone marécageuse, grande réserve ornithologique inscrite au Patrimoine mondial depuis 1985. Le parc n’est pas très grand, 29 km2. L’entrée est payante, environ 6 E. On peut louer les services d’un guide qui vous ballade en rickshaw à travers le parc, les guides peuvent vous indiquer les lieux où se tiennent certaines espèces (chouette, hiboux…) Ou alors on le fait à pied. Il n’y a pas de voiture à l’intérieur du parc, seulement des rickshaws ou des vélos.
La ballade est très agréable, le début du parcours se fait sur l’allée principale qui traverse des prairies sèches, la végétation est composée de grands arbres isolés où les paons trouvent refuge pour la nuit à l’abri des prédateurs, il y a des arbustes, repère pour les souimangas, les bulbuls ou les cratéropes de brousse la pie grièche de schach; de hautes herbes dans lesquelles se déplacent les francolins gris, des talus permettent aux guêpiers d’orient de nicher. Dans ces prairies se trouve également le redoutable python molure. Haut dans le ciel volent des vautours percnoptères et au sol des singes se promènent par petit groupe.
En avançant dans la réserve le paysage change peu à peu, des zones humides apparaissent, des étangs entourés d’arbres sont le refuge de plusieurs espèce de hérons (crabier de gray héron pourpré, héron intermédiaire, aigrettes, ibis…) de poissons et de tortue d’eau. De temps en temps le martin chasseur de Smirne apparait et disparait furtivement.
En continuant sur le chemin principal, nous entrons peu à peu dans le bush, la végétation devient plus dense et dans les clairières inondées de nombreuses espèces d’oiseaux (canards, échassiers),et des grands mammifères trouvent un havre de paix. Seul l’aigle criard planant comme une menace vient semer le trouble parmi les groupes de canards (dendrocygne sifleur oie à tête barré,sarcelle, sarcidiorne à bosse…) Seul les grands échassiers ne sont pas inquiétés et les majestueuses grues antigones poursuivent leurs parades nuptiales avec des cris roques perceptibles à des lieux à la ronde. Les talèves sultanes, comme des poules mouillées, se réfugient sous le feuillage des arbres qui bordent les étangs. La danse des canards à bec tacheté reprend de plus belle lorsque l’aigle se fait moins menaçant.
Le râle à poitrine blanche avec ses grands pieds se faufile dans les faussés alors que le shama dayal, solitaire, hoche fièrement sa queue au milieu du chemin dans son élégant plumage noir et blanc sous le regard ahuris des cratéropes de brousse.
Le spectacle est permanent. Le chant des oiseaux, la présence des grandes antilopes au milieu des étangs, le vol paisible des ibis, la douce chaleur tropicale remplissent le paysage. L’atmosphère devient une vibration unique, fragile, où chaque être vivant est à sa place, il n’y a qu’à se laisser aller à la contemplation à la méditation alors plus rien ne vous sépare du monde. welcome to India.
AGRA
Pour aller de Bharatpur à Agra (60km), nous prenons le bus ; il en passe toutes les 1/2h.Agra est la ville du majestueux Taj Mahal, à voir absolument, mais n’allez pas le visiter un dimanche car c’est le jour où il y a le plus de monde. Les étrangers ne font pas la queue, il y a une file à part qui leur est destinée, par contre la fouille est systématique, évitez tout objet métallique. Je suis allé à Agra pour le Taj Mahal et le fort évidemment, et je ne pensais pas qu’il y aurait un intérêt ornithologique dans cette ville. Mais par chance nous retrouvons ici la rivière Yamuna qui passe à Delhi. Elle coule juste derrière le Taj, et je suis donc allé faire un tour avec mes jumelles de ce côté. La rivière abrite une multitude de canards, tadorne casarca, oies à tête barrée, échassiers, tantale indien, hérons, limicoles échasse blanche vanneaux indien, chevaliers… et pélicans blancs, des petits îlots de sable leur servent de refuge. L’endroit est surveillé par l’armée, et je n’ai pas pu longer la rivière sur le chemin derrière les clôtures du Taj. Interdit.
Tant pis, on profite tout de même du vol des pélicans, des vautours percnoptères au-dessus des coupoles blanche et c’est magnifique. C’est là que j’ai fait la rencontre de la bergeronnette indienne et du calao de gingi perché haut dans les arbres.
A l’entrée du parc de magnifiques dessins représente toutes les espèces que l’on peut y trouver.Plus loin, en descendant la rivière il y a un grand parc de verdure très arboré et avec des pelouses qui abrite bon nombre d’oiseaux, il y des bulbul à ventre rouge, des guêpiers d’Orient, des huppes fasciées, des martins des berges…
Je quitte Agra et laisse derrière moi la rivière Yamuna ainsi que le merveilleux Taj Mahal pour rejoindre l’autre fleuve sacré de l’Inde je veux parler du Gange. Direction Varanasi. Le trajet est assez long, et je prends le train de nuit en sleeper-class avec une étape dans la ville de Lucknow.
Avant d’arriver à Lucknow le train ralentit et roule lentement dans la plaine alluviale du Gange, mon regard est absorbé par le paysage. Des femmes en costume traditionnel et sari colorés s’affairent dans les champs, des enfants conduisent sur les chemins des troupeaux de vaches sacrées et de chèvres. Dans les villages et aux les passages à niveaux, un flot de circulation attend l’ouverture de la barrière dans un désordre pittoresque. De nombreuses et grandes cheminées rouges se dressent ça et là, ce sont des briquèteries. Elles crachent leurs fumées noires dans le paysage et fournissent les matériaux de construction des maisons. Près des villages, des bouses de vaches sèchent au soleil, elles serviront de combustible dans les foyers. La brume matinale qui monte du sol détrempé, le soleil qui se lève sur la plaine, la lenteur du train et la monotonie de la campagne semblent encore une fois suspendre le temps. Quel ravissement de voir dans ces zones humides des grues Antigone parader, des vautours percnoptères planer et les drongos royal posé sur les fils électriques. Ici la vie est présente partout, puissante et fragile, réelle mais comme sortie d’un rêve à la fois. Je pense en moi même que la magie de l’orient est en œuvre dans l’atmosphère de ce matin calme.
LUCKNOW, jardin botanique
Le jardin se visite le matin, il est sous surveillance militaire. Mais nous avons pu le visiter l’après-midi grâce à un étudiant qui s’est proposé d’aller voir le chef d’état-major et de lui demander un dérogation spéciale que nous avons obtenu. Le jardin possède une université et un centre de recherche, une collection de plantes impressionnantes abritée dans des serres modernes. Beaucoup de personnes travaillent à l’entretien de ces magnifiques jardins.
J’ai pu voir ici le grand coukal, avec ses ailes brunes et cuivrés ses yeux couleur rubis, extrêmement farouche il s’est vite dissimulé sans faire de bruit dans la forêt de bambous. C’est le seul individu que j’ai pu observer durant mon voyage.
La perruche alexandre, que l’on reconnait par sa grande taille, la tourterelle tigrine le bulbul orphée figurent également parmi les oiseaux remarquables ce jour-là.
VARANASI
Mon voyage se poursuit en direction de Varanasi, la ville sacrée de pèlerinage de la religion indou. La visite des Ghats est très intéressante et la foule des pèlerins qui se baignent dans le fleuve sacré ainsi que les crémations en plein air donnent à la ville toute sa dimension spirituelle. Peu de choses à dire sur les oiseaux, il y a beaucoup de martins des berges le long du fleuve, rien d’exceptionnel de ce côté.
Le Banaras Hindus university campus permet de se promener sur de grandes allées qui longe des jardins et des parcs où j’ai pu observer des bulbuls à ventre rouge, le drongo royal, les martins tristes, le martin chasseur de Smyrne, le shama dayal la témia vagabonde et la perruche alexandre.
SUR LES PAS DE BOUDDHA
Bodhgaya est une ville sacrée pour les bouddhistes, c’est l’endroit où le prince Siddhârta Gautama atteignit l’Eveil sous l’arbre de la Bodhi et devint le Bouddha il y a 2600 ans.
L’ambiance est à la tranquillité et au recueillement. L’arbre de la bodhi est un ficus immense et ses feuilles qui tombent de temps en temps sont des portes bonheurs. Tout le monde se précipite pour les ramasser dans une joyeuse bonne humeur. J’ai observé ce remue-ménage un petit moment ainsi que celui des tourterelles tigrines des perruches à colliers s’agiter de leur coté au sommet de l’arbre. Dans le sanctuaire on peut observer également Bulbul à ventre rouge, Calao de Gingi, Corbeau familier, Coucou koël, Cratérope indien, Drongo royal, Martin des berges, Moineau domestique.
LE BIHAR
Pour visiter l’état du Bihar j’ai choisi de louer une moto. Une moto ce n’est pas difficile à trouver en Inde, il y en a partout. Il suffit de s’adresser à quelqu’un, en l’occurrence je me suis adressé au restaurant en face de l’hôtel, et 10 mn plus tard j’avais signé un vague contrat de location. Conduire une moto dans une ville comme Gaya est une véritable aventure mais on comprend très vite comment fonctionne la circulation. Pas de code de la route, le klaxon à donf, on passe aux carrefours dès qu’il y a la place devant, les 2 roues se faufilent partout, les touktouks aussi, quand les camions avancent faut se serrer un peu, et on roule à gauche. Pas le temps de regarder les oiseaux. Mais dès que la ville est dépassée, c’est un véritable bonheur de circuler à travers la campagne, de s’arrêter de contempler le paysage, les collines, de voir des rolliers indiens posés sur des fils électriques et de traverser les petits villages où tout le monde est affairé aux travaux agricoles. Des martinets batassias traversent le ciel et un merle bleu montre fièrement sa silhouette posé sur son rocher au bord de la route.
Je laisse la moto pour monter jusqu’à la stupa de Wiswa Shanti, lieu de pèlerinage bouddhiste. Les vendeurs ambulants de souvenirs qui se tiennent à l’ombre des arbres me font signe pour me montrer des perruches à tête prune qui s’agitent au sommet des branches. Les vendeurs sont intrigués par mes observations et veulent regarder à leurs tours les oiseaux à travers mes jumelles. Je laisse mes jumelles passer de mains en mains avec un peu d’inquiétude mais les personnes sont respectueuses et me les rende sans difficulté. J’ai beau être dans un lieu bouddhiste je n’en reste pas moins attaché à mon petit matériel. Je pense que le Bouddha a voulu me faire un petit clin d’oeuil.
KUSHINAGAR
Nous traversons le Gange à Patna sur le Mahama Gandhi Setu. Le plus long pont fluvial du monde, qui est dans un état plutôt délabré et nous prenons le train vers Gorakhpur pour rejoindre Kushinagar en bus, c’est la ville où le Bouddha mourut.
C’est une ville où les temples se succèdent offrant de beaux jardins et parcs à visiter et les oiseaux sont nombreux. L’ambiance est calme malgré les nombreux touristes et au recueillement. Sur l’allée centrale de la ville bordée de grands arbres, une chouette brame se laisse observer en plein jour. Dans le parc du temple tibétain j’observe un corbeau à gros bec. Le moine qui m’accompagne me dit de faire attention à cet oiseau qui peut être agressif, en effet, l’oiseau n’est pas intimidé par ma présence et me regarde curieusement, mais tout se passe bien. En sortant du temple je vois voler un rapace aux couleurs claires c’est un épervier shikra. Dans le fossé qui borde l’avenue pousse de la marijuana à foison, dans l’eau stagnante au milieu des détritus repose un long serpent immobile. Difficile d’identifier l’espèce…
Plus loin c’est un élanion blanc qui vole au-dessus d’une cours.
Dans les parcs on note la présence des huppes fasciés, loriots, drongos royal, barbu à tête grise, shama dayal, qui sont des oiseaux assez commun pour le pays.
Le mois de Mars se termine, et nous devons prendre le chemin du retour. Nous prenons le train à Gorakhpur pour revenir à New Delhi. Au guichet de la gare on nous signale qu’il n’y a plus de place dans le train et qu’il faut attendre 5 jours pour avoir le billet de retour. Aï que faire ? Notre guide touristique nous sera très utile dans ces circonstances. L’U.P. Tourism a un bureau à l’intérieur de la gare. Nous nous y rendons. A l’accueil 2 jeunes hommes se rendent tout de suite disponible pour nous, et dans l’heure qui suit ils nous avaient trouvé des billets de retour par l’intermédiaire d’une agence de voyage située en face de la gare.
Après 13h de train en sleeperclass, nous arrivons enfin à Delhi.
Je retiendrai du voyage en Inde cette devise que l’on entend très souvent : « all is possible » « No problem », et l’accueil généreux des personnes que nous avons rencontré, toujours prêtes à vous rendre service malgré les conditions de vie difficiles dues à la pauvreté et à la surpopulation. On ne revient pas totalement indemne d’un voyage en Inde, et j’en ai déjà la nostalgie. Mon prochain voyage ornitho dans ce pays sera dans l’Assam pour visiter le Kaziranga National Parc dans la vallée de Brahmapoutre, au pied de l’Himalaya et aux frontières de Bhoutan.
En attendant notre petit groupe de birders Toulousaino-Aveyronnais vous invite au Kazakhstan et le voyage est programmé pour le mois de Mai.
A bientôt pour de nouvelles aventures.
Superbe post Philippe,
Si l’Inde vous a seduit, je vous conseille de venir en Inde du Nord-Est qui est l’un des plus importants « hotspots » de la biodiversité mondiale avec de magnifiques especes d’oiseaux. J’y suis installe avec mon epouse. N’hesitez pas si vous souhaitez plus d’infos.
Laurige
Salut Laurigue, merci pour le tuyau .. pour un prochain voyage ornitho a coup sûr.